Campagne Océanographique PosidCorse 2015

Dans le contexte du changement climatique, la végétation côtière, et tout particulièrement l’herbier à Posidonia oceanica, contribue fortement à la fixation et à la séquestration du carbone (puits de carbone) et donc à l’atténuation des impacts associés. Afin de mieux appréhender ce mécanisme, une campagne océanographique a eu lieu en Août 2015 dans le site Natura 2000 "Grand Herbier de la Plaine Orientale (FR9402014)", l’un des plus grands herbiers de Méditerranée. 
Pendant 20 jours, le navire océanographique L'Europe de l’Ifremer a été mis à disposition des chercheurs de l’Università di Corsica (FRES 3041 – CHANGE), dans le cadre des campagnes scientifiques de la Flotte Océanographique Française. Les nombreux équipements scientifiques mis en œuvre (e.g. sonar à balayage latéral, sondeur multifaisceaux, sismique réflexion, petit robot sous-marin) ont permis de cartographier près de 240 km² de fonds marins entre 10 et 50 m de profondeur et d’évaluer l’épaisseur de la matte (structure dans laquelle le carbone est séquestré) sur près de 1 400 km de profils. 
Si le site du Grand Herbier de la Plaine Orientale est caractérisé par la présence d’un herbier à Posidonia oceanica très étendu, il abrite également une autre magnoliophyte marine, Cymodocea nodosa, qui constitue de larges herbiers en bordure de littoral à proximité du débouché des fleuves côtiers et des lagunes côtières mais également au delà de la limite inférieure de l’herbier à Posidonia oceanica (jusqu’à -46 m). 
L’herbier à Posidonia oceanica est caractérisé par la présence de nombreuses intermattes déferlantes et de structures érosives naturelles intéressantes pour la compréhension de sa dynamique mais également par de nombreuses traces anthropiques (traces de chalutage et d’ancrage, déblais de dragage,…). 
L’épaisseur de la matte est variable. Si elle est en moyenne de 2 à 3 m d’épaisseur, elle pourrait dépasser 10 m dans plusieurs secteurs, notamment aux débouchés des fleuves côtiers où la sédimentation est très importante. Ce programme co-financé par la Collectivité Territoriale de Corse, l’Agence des Aires Marines Protégées et la Direction Régionale de l’Environnement, de l’Aménagement et du Logement de Corse fait également l’objet d’une thèse qui devrait être soutenue en 2017.